" Jadis, l'Héossie n'était que paix et harmonie. Nous avions réussi à vivre ensemble et à mêler culture et sang de chacune de nos races. Peu importait l'apparence de nos frères, nous acceptions l'autre tel qu'il était. Nos arts s'enrichissaient, s'élevaient mutuellement. Nous étions une grande civilisation.

Puis l'humain est arrivé. En envahissant notre monde, il a détruit cet équilibre. Pourchassant, massacrant, il a déchiré les peuples, isolé les races, ne laissant aux Héossiens qu'un impossible choix : la mort ou la vie parqués en réserve. Combien d'entre eux ont été arrachés à leur terre ainsi qu'à leur famille ?

Je tiens ce terrible récit du père du père de mon père.

Aujourd'hui, la plupart des Héossiens ont perdu tout sens éthique. La culture ancestrale a disparu, remplacée par l'endoctrinement humain. Seuls certains d'entre nous résistent à l'envahisseur malgré les dénonciations de leurs anciens frères.

L'œuvre humaine est achevée : nos corps, nos âmes et nos esprit sont dispersés. Chacun est l'ennemi de l'autre.

Quant à moi, je sens une flamme nouvelle m'envahir, qui rassemble chaque parcelle de mon être, me pousse à quitter le " parc naturel ". Est-ce l'appel des ancêtres ? Je ne sais. Mais ce besoin irrépressible de fusion avec Héos et ces peuples me fait l'effet d'une résurrection

Nos racines ne sont pas mortes, elles sont au bout de la révolte. J'ai une intime conviction qu'en les retrouvant, nous serions plus forts et peut-être prêts à nous libérer de la folie humaine."